À la sortie de l’école secondaire, Josianne choisit d’entreprendre des études en Arts et lettres théâtre au Cégep de Lapocatière, un choix influencé par ses parents qui l’ont toujours encouragée à explorer sa fibre artistique. « Le jeu était important, ce l’est encore. J’y touche toujours. J’ai fait des cours de scénographie, le combo pinceau, maquillage, peinture et visage m’a fait triper » partage-t-elle. Pour Josianne, il n'y a jamais eu de déclic pour se lancer dans le domaine artistique. « Tout ce qui concerne l’art venait me chercher. Il n’y a rien d’autre qui venait me chercher autant que ça » dit-elle. Ses parents ont joué un rôle crucial en l’exposant dès son jeune âge au théâtre notamment.

Après son cégep, elle déménage à Montréal et commence à maquiller des artistes sur des petits plateaux, gravissant peu à peu les échelons vers des productions plus importantes. De fil en aiguille, la jeune rêveuse a su se bâtir une brillante carrière où elle fait rayonner son art sur les plus grands plateaux de tournage. D’ailleurs, elle raconte avoir vécu une expérience marquante en début de carrière. « J’ai une réalisation coup de cœur qui traverse les années, qui n’a pas été égalée encore. Au début de ma carrière j’ai fait un vidéoclip avec Jean Leloup. Il est venu me chercher en petit char quelque part dans l’Est de Montréal. On a tourné toute la nuit sur un toit avec des amis musiciens à lui. C’était assez capoté […] Ce que je retiens de ça c’est qu’il était complètement dans le moment, un passionné », se souvient-elle.

Malgré son horaire chargé, la pétillante maquilleuse a pris quelques minutes pour démystifier son métier. Le quotidien de Josianne varie entre les séances photos [photoshoot] et les tournages. « Je me retrouve souvent dans un studio, ou à l’extérieur s’il y a des photos extérieures, que ce soit pour des artistes ou des publicités […] En tournage, les journées sont différentes car souvent on fait plusieurs scènes différentes. Quand je parle de tournage c’est principalement pour des séries télé, cinéma, court métrage et publicités », explique-t-elle en précisant qu’une journée typique de tournage va durer entre 10 à 11 heures. Une fois les comédiens et les artistes maquillés, Josianne s’assure de maintenir les looks de scène créés. « Tout le reste de la journée, c’est de s’assurer qu’on maintient le look de la scène. Si on tourne une scène d’une heure, qui va peut-être durer 3 minutes à l’écran, on doit maintenir les looks. Si la personne a chaud, qu’elle a mangé entre temps par exemple. Il faut que les trois minutes n’aient pas l’air d’avoir duré une heure », dit-elle en dévoilant quelques secrets de coulisses.

Fidèle à sa personnalité, Josianne aborde la collaboration avec les artistes avec une bonne ouverture d'esprit et une grande écoute. « Cela commence par des rencontres de pré-production. Le réalisateur ou la réalisatrice nous parle des idées, des styles, des couleurs, de leurs références » raconte-t-elle. Questionnée sur ce qui la passionne de son métier, Josianne n’hésite pas à placer le contact humain en tête de liste. « Le rassemblement, la liberté, l’intensité lorsqu’on travaille sur un projet. J’aime aussi les moments de folie, mes collègues qui sont souvent de bonnes amies et les moments de silence : le fameux 3,2,1 action ! Lorsque les moteurs tournent, on garde le calme et le respect, j’adore.  » . Outre son grand talent de maquilleuse, elle réussit également à créer un climat de confiance et une atmosphère agréable sur les plateaux. « Les personnalités publiques sont mes collègues. On se lève tous de la même façon pour aller au travail le matin. Plus souvent qu’autrement, ça clique. Lorsque ce sont des premières rencontres, en général ça se passe bien. Puis si ça ne clique pas, ce n’est pas plus grave que ça », dit-elle tout sourire.

Le plus grand défi pour la jeune mère de famille, c’est de trouver un équilibre entre travail, sport et famille. « Pour moi qui pratique le sport, qui a une jeune famille et qui a un côté zen qui prend beaucoup de place, je trouve de plus en plus le moyen d’équilibrer tout ça », confie-t-elle. Aux jeunes de la région qui se demandent s’il est possible de faire carrière dans le domaine artistique, Josianne répond avec conviction : « Il existe toutes sortes de chemins pour parvenir au domaine artistique. C’est de tisser son chemin, d’avancer pas à pas et de faire quelque chose qui te parle. » Elle encourage les jeunes à suivre leur passion, même si le chemin n’est pas toujours clair, car selon elle, oui, c’est possible de réussir dans le milieu artistique lorsqu’on vient d’une petite région.