« Diane Dufresne a toujours été une source d’inspiration majeure. […] Elle ne coche pas les cases de la diva classique, elle a cassé le moule, confie Jade Bruneau. Elle a sorti d'énormes succès, mais elle a aussi osé l'excentricité avant même Madonna ou Lady Gaga. Elle chantait en québécois, portait des costumes flamboyants, et offrait des performances théâtrales inégalées. »

Belmont se distingue par son absence d'entracte et sa continuité scénique marquée.

« Ce n'est pas une succession de scènes ou de chansons, lance la metteuse en scène. Tout est entremêlé comme un immense mashup de l'univers de Diane. Les couplets d'une chanson se mélangent avec les phrases d'une autre, créant une expérience immersive et ininterrompue », en phase avec l'esprit libre et exubérant de Dufresne.

Des personnages multiples

Sur scène, cinq femmes incarnent les différentes facettes de Diane Dufresne : la diva, l'artiste, l'amoureuse, la folle, et la petite fille. Chaque personnage, interprété respectivement par Catherine Sénart, Catherine Allard, Laetitia Isambert, Geneviève Alarie, et Laur Fugère, apporte une couleur unique au tableau.

« Ces cinq interprètes féminines représentent chacune une facette de la personnalité de Diane parce qu'elle est inimitable. On a une comédienne pour chaque aspect de sa personnalité, et ensemble, elles créent une mosaïque complexe et captivante », décrit Jade Bruneau.

Le seul homme sur scène, Pierre-Olivier Grondin, joue le rôle du clown, un personnage clé qui sert de narrateur et de lien entre les différents aspects de Diane Dufresne.

« Il incarne à la fois les hommes de la vie de Diane et apporte un regard masculin qui est essentiel. Sa présence ajoute une dimension supplémentaire à la sororité qui se développe entre les femmes sur scène. C'est très beau et élévateur. »

Un univers visuel et musical envoûtant

Le décor et les costumes jouent un rôle central dans Belmont. « L'univers esthétique de Diane Dufresne est complexe et raffiné, souligne la créatrice du spectacle. Nous avons travaillé avec Adam Provencher pour le décor et Sarah Balleux pour les costumes afin de capturer cette essence. Le résultat est un cadre démesuré, des costumes flamboyants, et une scénographie qui évoque à la fois le cirque et la haute couture. »

La musique, quant à elle, est omniprésente. « La musique est comme un septième personnage. Elle est tricotée serrée avec le texte et le mouvement, créant une atmosphère sonore qui enveloppe le public », pointe Jade Bruneau.

Belmont n'est pas seulement un hommage à Diane Dufresne, mais aussi une célébration de la libération et de l'expression féminine. « [Elle] a donné la permission à toutes celles qui sont venues après elle de crier, de dire 'j'existe', de sortir du cadre. Ce spectacle est un hommage à toutes les femmes du Québec, à leur intensité et à leur liberté », conclut la metteuse en scène.