Le parcours inspirant de Bertrand Rattie souligné par un prix reconnaissance

GRANDS HONNEURS

©Photo Noé Millette-Lamoureux

Bertrand Rattie et Marie-Noëlle Ouellet.

Bertrand Rattie a reçu l’un des cinq Prix reconnaissance Roger Pedneault, récompensant le parcours de travailleurs et travailleuses vivant avec un handicap. Le Matapédien travaille à l’usine Alliance d’Amqui depuis 1981.

M. Rattie a perdu l’usage de ses deux jambes alors qu’il n’était âgé que de quelques mois en raison de la poliomyélite. Il ne s’est toutefois jamais apitoyé sur son sort. « Je n’ai jamais marché, alors pour moi, je suis normal. J’ai toujours été habitué à faire mes affaires par moi-même. »

Durant son enfance, où il a presque passé l’entièreté de ses 14 premières années à l’hôpital, les docteurs disaient à ses parents qu’ils allaient devoir s’occuper de leur fils durant toute sa vie, une situation impensable pour le principal intéressé. « Quand j’ai eu 16 ans, je me suis dit que ça ne serait pas vrai que mes parents allaient prendre soin de moi tout le temps. J’ai commencé à travailler dans la mécanique avec mon père et vers 21 ans j’ai commencé ici à l’usine. »

Employé chez Alliance Amqui depuis 42 ans, Bertrand Rattie est le doyen de la compagnie et est en mesure d’accomplir toutes les tâches. L’usine fait principalement de la reliure de livres ou d’agendas. Que ce soit le perçage, le découpage ou l’installation des reliures, il n’y a plus aucun secret pour le lauréat du prix Roger Pedneault. « Quand on a besoin d’aide, il a toujours une solution à tout. Si on a un produit à faire qui est différent de l’habitude, il va préparer un gabarit pour régler le problème. Il a tout le temps plein de solutions et il est très débrouillard, il fait toujours ses choses lui-même », a expliqué la directrice des opérations du Groupe TAQ-Division Alliance d’Amqui, Marie-Noëlle Ouellet.

En plus de ses multiples capacités, l’attitude positive de M. Rattie est une autre raison pour laquelle Mme Ouellet a soumis sa candidature. « Il est toujours de bonne humeur. Si tu vas voir Bertrand, tu ressors avec le sourire. Il est dynamique, joyeux et il sifflote tout le temps. Ça contribue à avoir une excellente ambiance ici », a mentionné la directrice des opérations.

Bertrand Rattie souhaitait profiter de cette reconnaissance pour porter un message. « On est capable. Ça arrive souvent, quand on va à une entrevue et que les gens nous voient dans une chaise roulante ou en béquilles, qu’ils se disent qu’on ne sera pas capable d’accomplir le travail. Laissez-nous la chance de prouver ce qu’on peut faire. »

Au Québec, il y a 36 centres de travail adaptés. Sur leurs 5000 employés, plus de 4000 vivent avec des limitations physiques ou mentales. À Amqui, le centre compte 141 employés vivant avec des limitations sur 152 employés.

M. Rattie à l'un de ses nombreux postes de travail.

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